Ce plat remonte à l’époque des Archaïques du Québec; il a donc 8 000 ans. Les Archaïques du Bouclier canadien ne manquaient pas de petit gibier à se mettre sous la dent qu’ils faisaient bouillir dans des plats d’écorce étanches remplis d’eau, dans lesquels ils déposaient des pierres brulantes qu’ils sortaient de leur feu à l’aide de 2 bâtons fourchus. Lorsque les missionnaires récollets et jésuites les ont accompagnés, au début du XVII e siècle, les nations de langue algonquienne du Nord, descendantes de ces Archaïques, faisaient toujours bouillir leur petit gibier de la même façon. Les missionnaires français qui cuisinaient ces petits gibiers les trouvaient plutôt fades; c’est pourquoi, certains d’entre eux leur ajoutaient des épices, des herbes sauvages, des pois secs ou du riz qu’ils trainaient dans leur poche de soutane, en cours de voyage. Ils ajoutaient aussi parfois, des raisins ou des pruneaux qu’ils partageaient avec les malades qu’ils soignaient et baptisaient. Les engagés des missionnaires qui faisaient parfois leur cuisine apportèrent ces plats chez eux en s’installant sur la Côte-de-Beaupré. Le lièvre aux pruneaux et au riz est devenu une recette québécoise. Il faut dire qu’on faisait déjà la recette en France, à l’époque. On peut dire ainsi que le lièvre aux pruneaux ou la perdrix au chou sont des plats qui ont fusionné 2 cultures: l’autochtone et l’européenne.
Voir les recettes de petits gibiers bouillis.