Ce plat appartient à notre patrimoine français. Il est né au Moyen Âge, dans les châteaux des rois entourés de leur cour et de leurs nobles chevaliers. C’était un plat d’apparat qui était, en quelque sorte, le clou de la soirée. Au Moyen Âge classique, le pâté pouvait être immense et contenir plusieurs animaux sauvages que les chasseurs de la cour avaient rapportés en trophées. Les premiers livres de recettes français donnent plusieurs recettes de pâtés de gibier, comme par exemple, le pâté de poussin, de lapereau, de chevreuil, de bœuf, de pigeons, de mouton, de veau, de porc, d’alouettes, de tourterelles, de vache ou de petits oiseaux qui font partie du Ménagier de Paris, écrit par un bourgeois de Paris, en 1393-1394. Les familles nanties de la Nouvelles-France conservèrent cette tradition qui s’est répandue dans plusieurs familles de paysans, au cours des siècles. Je l’ai trouvée dans des lieux complètement inattendus, au cours de mon en quête. Et l’on m’a raconté qu’on faisait des terrines de tourtes et de petits-oiseaux blancs, à l’occasion de la Fête de Pâques. On ajoutait presque toujours aux viandes sauvages, comme en France, un peu de porc haché gras, du veau haché et du jambon gras. Certains incorporaient même quelques foies de dinde ou de poulet lorsqu’on venait d’abattre ces oiseaux pour Pâques. Ce pâté était toujours enrobé de pâte solide, au Moyen Âge. Puis, à la Renaissance, on oublia la pâte et la remplaça par des plats de céramiques joliment décorés. La plupart des provinces française ont développé des types de terrines colorées et uniques pour contenir les pâtés spécifiques à certains villages. Je pense, entre autres, à l’Alsace ou à la Bretagne que je connais un peu plus. Nous faisions la même chose dans certaines familles et cela mériterait certes de les publiciser davantage.