Les Anglais ont répandu l’usage quotidien des desserts à base de farine au Québec. Sous le Régime français et sous le Régime anglais jusque vers 1830, les cultivateurs franco-québécois mangeaient du dessert de ce type, seulement le dimanche ou lors des jours de fête. L’usage de ce dessert à tous les repas est venu avec les chantiers forestiers. Les hommes demandèrent à leur femme de faire du dessert à tous les repas, comme aux chantiers. Mais comme on n’était pas riche et qu’on avait peu de choses pour faire du dessert, les femmes inventèrent plein de types de recettes avec de la mélasse qu’on achetait alors en baril pour en avoir tout l’hiver. On faisait des tartes à la mélasse, des galettes à la mélasse, des gâteaux à la mélasse, des pains d’épices, mais aussi des roulés de pâte sur laquelle on tartinait de la mélasse qu’on faisait cuire à la vapeur, dans des poches de coton, au-dessus de l’eau bouillante ou qu’on faisit cuire au four, dans des moules à pain. Ces desserts portaient toutes sortes de noms qui faisaient image, comme taureau, castor, loup-marin, etc. Ces desserts ne se font plus du tout, la mélasse n’étant plus à la mode. Mis ils représentent un côté créatif intéressant chez nos mères. Dans les villages éloignés de la Côte-Nord et de la Gaspésie, certaines familles en font encore de temps en temps. Les noms d’animaux donnés à ces roulés de pâte vient du fait que la pâte de teintait de brun en cuisant, laissant couler la mélasse sur les côtés des roulés. Cette couleur faisait penser à la fourrure du castor ou du loup-marin.