Le Québec cuisine

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L’essence ou l’eau de mélilot

Le mélilot est une jolie fleur odorante de la famille des trèfles qui embaume nos champs et bords de routes québécoises, du mois de juillet à la fin de l’été. Il y a deux variétés de mélilot : le jaune et le blanc. Les fleurs du jaune sont odorantes en plus des feuilles des deux variétés qu’on appelle aussi du foin d’odeur. Nos grands-mères utilisaient leurs fleurs pour faire du miel artificiel en les faisant bouillir avec du sucre. Elle en mettaient infuser dans le lait destiné à leur blanc-manger pour remplacer la vanille, car le mélilot contient de la coumarine, qui est une molécule commune à plusieurs plantes du monde, dont le panais, la fève tonka et la vanille. Cette odeur agréable est aujourd’hui beaucoup utilisée dans l’industrie des parfums masculins et féminins, car elle attire tout le monde. Les autochtones québécois y étaient très sensibles au point qu’ils en mettaient dans les petits coffres qu’on vendait aux touristes, au début du XX e siècle. Heureusement, cette vieille tradition cosmétique et culinaire a été reprise par l’ex-Société Orignal, en collaboration avec Gaspésie Gourmande et Gourmet sauvage qui offrent, aujourd’hui, le produit sous deux formes. Gourmet Sauvage vend de l’extrait ou essence de mélilot alors que Gaspésie gourmande offre le produit en poudre qu’on peut ajouter comme une épice aux aliments qu’on cuisine. L’idée d’Alex Cruz, l’un des initiateurs du projet de commercialisation du mélilot, était d’en faire une eau, donc un parfum généraliste dans le même esprit que les autochtones, tout en sachant très bien qu’on pouvait l’utiliser comme dans la tradition franco-québécoise, en cuisine. Le Québec a aussi ses parfums comme l’Indonésie, Madagascar ou le Mexique!