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Le wapiti

Peu de gens savent que le wapiti fait partie de notre garde-manger forestier d’autrefois. Les Français l’appelaient la « vache sauvage » ou l’élan et ils en étaient très friands. Son allure ressemble à celle d’un cerf, mais il est beaucoup plus gros. Le mâle en rut peut peser 500 kg alors que la femelle en pèse 250 kg. Les mâles et les femelles se séparent après le rut, car ils ne se nourrissent pas aux mêmes endroits. Autrefois, les wapitis se tenaient dans la plaine du Saint-Laurent. Les mâles se retiraient dans les Appalaches en hiver et les femelles restaient dans les forêts du piedmont. C’est le père Lalemant qui en a parlé le premier, en 1645. « Il se trouve icy, écrit-il, une espece de cerfs différents des communs de France. Nos François les appellent des vaches sauvages ; ce sont veritablement des cerfs ; leurs branches n’ont point de rapport aux cornes de nos bœufs, et leur corps sont bien dissemblables et bien plus haut montez. Ces animaux sont en troupés ; mais pour se soulager pendant l’hyver, ils se suivent les uns apres les autres, les premiers frayans le chemin à ceux qui viennent apres. Et quand celuy qui rompt et qui ouvre la neige est las, il se met le dernier dans la route battuë. » À cause de ce comportement, le wapiti était très facile à abattre pour les chasseurs autochtones ou français. C’est la raison pour laquelle le wapiti est disparu du Québec. Le dernier wapiti aurait été abattu à Cap-Saint-Ignace, près de L’Islet, entre 1830 et 1840. Le wapiti québécois est aujourd’hui élevé en pâturage. On ne garde qu’un reproducteur avec une trentaine de femelles. Le jeunes mâles sont émasculés à leur adolescence pour éviter qu’ils se battent et se blessent. Le wapiti a carrément remplacé le bœuf chez nos ancêtres français. Ils trouvaient beaucoup plus commode de le tuer derrière leurs champs que de  nourrir un boeuf tout l’hiver, dans une étable avec du foin et des céréales cultivés.